Je vient de finir ma patrouille frontalière du matin et du soir, de chasse, et de récoltes de remèdes pour notre guérisseur. L'envie me prend soudain d'aller faire un tour près du Sycomore.
Je trotte et attrape trois campagnols et un merle au passage. Je les enterre pour venir les prendre plus tard. Le souffle vient de ma direction à présent, le gibier doit me sentir. Une bourrasque me met le pelage à rebrousse-poils. Et si je cours plus vite que le vent ? Est-ce seulement possible : battre le vent à la course ? Mais pour le savoir, une seule façon est possible. En un mot : essaye ! Je m'élance alors aussi vite que mes pattes me le permette. Mais ce n'est pas assez ! Je donne un coup d'accélérateur et mon ventre frôle le sol, mes pattes donnant l'impression de ne plus toucher terre, les oreilles rabattues sur le crâne, la queue horizontal, l'air déterminée et je reste ainsi jusqu'à ma destination.
Enfin arrivée, j'essaie de m'arrêter et je n'y arrive pas. Je pousse un miaulement aigu en voyant le tronc de l'arbre s'approcher. Je me cogne contre l'écorce dans un bruit sourd et sonore et m'évanouie.
À mon réveil, j'ai mal à la tête, les muscles des pattes engourdis. Je me relève et un vertige me prend. Je sors les griffes pour m'accrocher au sol et ferme les yeux. Quand je les ouvrent à nouveaux, ça va mieux. Je me tourne vers cette arbre ancestral encore visitée par moi qu'une seule fois en étant apprentie et en perd le souffle.
~~~~~~~~~~ EN COURS ~~~~~~~~~~